À l’approche des vacances estivales, nombreux sont les Français qui redoutent d’être cambriolés en leur absence. Même si les statistiques montrent que les vols par effraction dans les maisons et les appartements sont plutôt équitablement répartis sur toute l’année, la perspective de laisser son logement vide plusieurs jours ou plusieurs semaines est une vraie source d’angoisse pour beaucoup de nos compatriotes. Une crainte mise en lumière par l’enquête* menée par l’Ifop pour Internorm, qui montre notamment que près d’1 Français sur 5 a déjà été victime d’un cambriolage et près des 2/3 ont été concernés directement ou indirectement par de tels méfaits. Pour autant, les Français restent sous-équipés en termes de dispositifs de protection de leur habitation : moins d’1/4 est aujourd’hui doté d’un système d’alarme, relié ou non à un service extérieur.
Un Français sur 5 a déjà été victime d’un cambriolage
Être victime d’un cambriolage est malheureusement un phénomène assez courant dans notre pays : 21% des personnes interrogées disent en avoir été victimes au cours de leur vie, et 3% ont subi cette mésaventure au cours des 12 derniers mois. Cette expérience reste traumatisante même si elle ne nous concerne pas directement : ainsi, près des 2/3 des Français (63%) ont été concernés de près (pour eux-mêmes, leur famille ou leurs amis) par un vol au domicile, une proportion qui monte à 69% pour les habitants de l’Ile-de-France contre 61% pour ceux qui résident en province, et à 74% chez les commerçants et les artisans.
Vol par effraction et squat : des craintes très présentes
Au regard de ces chiffres, il n’est guère étonnant que la crainte d’être à son tour cambriolé soit particulièrement présente chez nos concitoyens. Ainsi, plus de 8 Français sur 10 (83%) avouent avoir déjà ressenti une telle inquiétude (jusqu’à 86% pour les habitants de villes isolées), et 40% éprouvent régulièrement ce sentiment. Les propriétaires (89%) se montrent globalement plus inquiets que les locataires (75%), et logiquement, les personnes âgées de plus de 35 sont plus sensibles (85%) que leurs cadets âgés de 18 à 24 ans (75%). Sur l’échiquier politique, ce sont les électeurs du Rassemblement National et des Républicains qui se montrent les plus angoissés par l’idée d’être cambriolés, avec respectivement 91% et 92% disant l’avoir déjà redouté.
La proportion de personnes craignant, lorsqu’elles en ont une, de voir leur résidence secondaire squattée est également très élevée puisque près des 3/4 de ces propriétaires (72%) y ont déjà pensé. Les récentes affaires de squat qui ont soulevé tout autant l’étonnement que l’indignation en France ne sont probablement pas étrangères à ces chiffres. Et même si elle inquiète dans de moindres proportions les propriétaires d’une résidence principale (56%) et ceux d’un logement qu’ils mettent en location (63%), la peur d’être squatté est tout même régulièrement d’actualité pour plus d’un quart de ces derniers.
Inquiétude à la maison
S’ils redoutent plus d’être cambriolés lorsque s’ils sont absents de leur domicile, les Français n’en expriment pas moins une inquiétude grandissante lorsqu’ils sont chez eux dans certaines circonstances. C’est par exemple le cas des personnes qui se trouvent dans une maison isolée : 70% d’entre elles disent éprouver un peu (46%) ou beaucoup (24%) d’inquiétude en pareil cas, un sentiment en très forte progression -+ 25 points -si on la compare à une étude menée sur la même thématique il y a 15 ans. Autre progression spectaculaire que celle des personnes inquiètes lorsqu’elles laissent leur maison ou leur appartement le temps d’un week-end ou des vacances : elles étaient 45% en 2006 contre 69% aujourd’hui. Quant au fait d’être seul à la maison le soir, près de la moitié des Français reconnait avoir déjà ressenti de l’angoisse, une proportion qui enregistre une hausse de 26 points en 15 ans et qui explose à 71% chez ceux qui ont fait l’amère expérience d’un cambriolage au cours des 12 derniers mois.
Des habitations peu protégées
En dépit d’expériences de cambriolages vécues personnellement ou par l’entourage proche et des craintes fortement exprimées par une très large majorité, les Français investissent relativement peu dans les dispositifs de protection de leur habitation. Et lorsqu’ils le font, ils ne sont pas toujours persuadés par leur efficacité. Les portes de la maison sont celles qui bénéficient du plus d’attentions : 61% des personnes interrogées disposent d’au moins une porte à verrouillage multipoints et 51% d’au moins une porte à verrouillage simple. Tous les autres équipements sont largement minoritaires dans les logements français : un peu plus d’1/3 sont dotés d’un vitrage sécurité (36%) et/ou d’une porte blindée (34%). Quant aux systèmes d’alarmes, entre 1 foyer sur 4 et 1 foyer sur 5 en ont installé un, qu’il s’agisse d’un système autonome avec sirène ou alarme (25%), d’un système connecté à un centre de télésurveillance extérieur (24%) ou connecté à un smartphone (22%). Hormis les portes équipées d’une serrure à verrouillage simple, ces différents dispositifs sont jugés plutôt fiables, l’alarme connectée à une centre de télésurveillance convainquant les 3/4 de ses possesseurs, suivi de près par la porte blindée et la serrure à verrouillage multipoints.
7 Français sur 10 pensent que la délinquance est en augmentation
En complément de l’étude sur les cambriolages, l’Ifop a également interrogé les Français sur leur perception de l’évolution de la délinquance dans notre pays. Pour 7 d’entre eux 10, (71%), celle-ci a augmenté au cours des derniers mois(dont 50% jugent qu’elle a fortement augmenté). Un chiffre qui fluctue considérablement au fil des années puisqu’il a atteint 84% en 2013 pour chuter à 59% en 2018 avant de repasser la barre des 70% en 2019 et depuis. Si l’on se concentre sur le profil des répondants considérant que la délinquance a fortement augmenté, ce sont les personnes âgées de plus de 50 ans qui le ressentent le plus (63%), les personnes sans emploi (72%), les sympathisant des Républicains (67%) et du Rassemblement National (83%).
Le point de vue de Maxime PICARD, directeur France d’Internorm
« Même si je suis choqué par le niveau d’inquiétude ressenti par les Français vis-à-vis de l’insécurité et des cambriolages, je ne suis pas surpris. Les incivilités ont régulièrement augmenté ces dernières années, de plus en plus de gens franchissent les limites et cela se traduit notamment par des cambriolages. Il y a de plus en plus d’endroits où il est compliqué de vivre en se sentant en sécurité. Je pense que cela est en grande partie dû à une perte progressive de valeurs et au sentiment d’impunité qui anime les auteurs d’infractions : il faut vraiment en faire pour être puni. Quant au faible taux d’équipements pour protéger sa maison, il ne m’étonne pas non plus. Entre deux dépenses, l’une plaisir, l’autre contrainte, la plupart des gens optent s’ils doivent arbitrer pour la première. Un vitrage sécurité ou un système d’alarme, ce ne sont pas des achats plaisir… Et puis on pense souvent que cela n’arrive qu’aux autres, donc les gens ont tendance à s’équiper un fois qu’ils ont été victimes d’un cambriolage et pas avant. En ce qui concerne notre activité, la demande de vitres sécurité par exemple reste à peu près constante, hormis en Ile-de-France et dans certaines grandes villes où la conscience du risque est plus forte. »
*Étude Ifop pour Internorm, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 11 juin 2021 auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population âgée de18 ans et plus résidant en France métropolitaine. Vous pouvez télécharger l’intégralité du PDF reprenant les chiffres de l’enquête via ce lien.